Hommage à Alain Boudet
Nous voilà au travail pour organiser de nouvelles rencontres et nous apprenons le départ d’un poète qui a tant oeuvré à faire vivre la poésie contemporaine en milieu scolaire. C’est un autre nous même qui a dû abandonner la diffusion de la poésie auprès des enseignants, des scolaires. Nous avons perdu Alain Boudet.
C’est Claude Vercey qui par sa lettre d’information de la revue Décharge m’apprend le décès d’Alain Boudet en cette fin août. Je ne savais pas Alain attrapé par une sale histoire de santé. Je ne pouvais imaginer Alain que dans ses recherches de poèmes qu’il souhaitait transmettre aux enseignants et élèves, que dans ses recherches de nouveaux livres, nouveaux auteurs. C’est le courriel de la toile de l’un qui me faisait signe. La toile de l’un est une grande richesse pour nous.
Je ne pouvais imaginer Alain que dans ses lectures d'éditeur pour nous offrir de nouvelles lectures, que souvent pour ma part je découvrais au Marché de la poésie. Ainsi nous avons découvert Simon Martin avec Écrits au pied de la lettre, livre qui me reste cher. Avec les éditions Donner à voir j’ai eu une belle surprise au-delà du poème, puisque le livre m’invitait à découper et coller les illustrations en couleurs dans les cadres réservés : Carrés de l’hypothalamus d’Alain Boudet, lui-même.
Je ne pouvais imaginer Alain que dans les mots qu’il affectionnait pour nous offrir SES poèmes. Et nous l’avons lu chez bien des éditeurs et accueilli à plusieurs reprises lors de la Semaine de la poésie. Un poète humble, un homme délicat. Un passeur de poésie qui comprenait parfaitement comment nous naviguions autant auprès des enseignants, des scolaires, que du grand public. Nous étions comme frères. Il nous a quitté, tout discrètement. Et nous avons à coeur de faire savoir cette absence qui va enfler dans les jours et les mois qui viennent. Nous avons à coeur de partager notre tristesse.
Alain savait que la Semaine de la poésie lui devait beaucoup. Merci à Alain d’avoir été l’initiateur puis l’artisan sans faille du projet la toile de l'un. Merci à Alain d’avoir été découvreur de nouvelles écritures par le biais des éditions Donner à voir. Merci à Alain d’avoir laissé travailler en lui les poèmes qu’il nous a offerts.
Françoise Lalot et toute l’équipe de la Semaine de la poésie
Chaque corps creuse la lumière
Et se débat
Dans les copeaux du ciel
Vivre nous inquiète
Aimer nous rassure
S'il le fallait
Notre ombre témoignerait pour nous.
Alain Boudet
Ici là, sur le rivage, La Renarde Rouge, 2010
Et consulter l'article paru sur le site ACTUALITTE