Le Prix Leynaud est attribué...
Depuis 2015, l’Espace Pandora organise le Prix René-Leynaud, en hommage au poète et journaliste résistant, fusillé en 1944, qui récompense l’émergence et l’esprit de résistance à travers une création poétique francophone contemporaine. En partenariat avec la Bibliothèque municipale de Lyon et avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Après trois lauréates consécutives : Katerina Apostolopoulou, Hélène Lépine et Maud Thiria, c’est Mattia Filice qui reçoit le Prix René Leynaud 2024 pour son « roman » (qui n’en est pas vraiment un) où se mêlent vers et prose, Mécano (P.O.L 2023).
Mattia Filice, comme le héros de son livre, devient un peu par hasard en 2004 conducteur de train. Il est depuis, toujours sur les rails, au départ de la gare Saint-Lazare, à Paris. Mécano est son premier roman.
Le Prix lui sera remis le samedi 9 novembre, à l’occasion du dixième anniversaire du Prix René Leynaud (et pour le 80e anniversaire de l’assassinat du poète lyonnais), dans le cadre de la 29e édition du festival Parole Ambulante, Ligne(s) de vie, à Lyon. Précisions à venir.
Mattia Filice signe un premier roman, "Mecano", édité chez P.O.L. Un livre passionnant sur sa vie : 14.328 trains, 232.254 arrêts, 481.346 kilomètres. "Depuis le début je me suis dit qu'il fallait que j'écrive quelque chose dessus même si je m'en sentais incapable", raconte-t-il. Un texte en prose et en vers.
Son héros lui ressemble. Il est devenu conducteur de trains par hasard. Il était "projectionniste d'un cinéma sans spectateurs", comme lui. On lui propose un jour d'être conducteur de train et il y va. "J'ignorais tout du monde ferroviaire", se souvient-il. Il passe les épreuves pour apprendre ce métier. "Il y a une bascule entre l'angoisse, le stress et ce battement où on commence à maîtriser la machine et on commence à admirer le paysage. Petit à petit ce sont les visages sur le quai qui deviennent le paysage", raconte-t-il.
Le style suit le rythme du train avec ses accélérations, ses décélérations.
EXTRAIT :
La gare est comme un océan
marée basse et marée haute
des vagues humaines peuvent nous traîner loin
surtout lors des grandes marées
au moment de la pleine rentrée
lorsque scolarité et travail sont dans l’alignement
il nous faut vérifier le coefficient
pour celui d’entre nous
qui doit longer plusieurs voies
avant de retrouver son train
il faut anticiper les vagues
des vagues amenées par des trains
des vagues qui emportent tout sur leur passage
panneau d’affichage kiosque à journaux
vendeur ambulant
quand la masse humaine s’engouffre
dans le goulot qu’est Saint-Laz
Vous pouvez dès à présent postuler pour participer au Prix Leynaud 2025, voici le règlement.