#Poésie sur le net, jeudi 19 mars 2020
Pour fêter les 40 ans de Cheyne éditeur, fondé par Jean-François Manier et Martine Mellinette et dirigé depuis 2017 par Elsa Pallot et Benoît Reiss, La Semaine de la poésie met à l'honneur la collection de poésie bilingue D'une voix l'autre.
C'est dans cette collection que la poète Doina Ioanid a publié le recueil Boucles d'oreilles, ventres et solitude en 2014, traduit par Jan H. MYSJKIN.
Doina Ioanid est née en 1968 à Bucarest (Roumanie). Dans ses poèmes en prose, la texture du quotidien se défait et se transforme laissant transparaître le vertige existenciel.
Une lecture bilingue d'extraits de Boucles d'oreilles, ventres et solitude devait être proposée avec les élèves de Cycle Orientation Amateur supervisés par Pascale Siméon, professeur du Conservatoire Régional Emmanuel-Chabrier.
crédit photo : Jan H. Mysjkin
Petite histoire de l' Efasement
Jour férié et faste : Ef, faste aimant ma face, s'assoit en face de moi, près du rideau. Ef, faste aimant ma face, efface mes rides et rit. Ef fait cela encore : balayer les ombres de ma face d'une fleur de bruyère. Ef fait encore qu'on efface les rougeurs de ma face. Ef fait ce fes / fez aisément essuyer la sueur de ma face. Ef fait effacer ma nausée avec une sauce d'oseille. Ef, face sémillante, fait qu'on efface toute douleur d'enfance. Ef fait encore qu'on efface la noirceur de mes pensées, juste en effleurant ma face. Ef fait ce menthe effacer toute mauvaise odeur d'alentour moi. Ef fait ace maintes fois! Et puis Ef fée s'en va. Ef fée s'achemine vers Efes, festoyer le bon chemin de faisceaux lumineux. Ef fée, face rayonnante, fait férie : jour férié et faste.
Poème écrit en 2018 sur un thème donné par de Wanda Mihuleac
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Poème de Doina Ioanid tiré du recueil HISTOIRES DU PAYS DES BABOUCHES, traduit du roumain par Jan H. Mysjkin et paru chez l'Arbre à paroles, dans la Collection iF, en 2015
ZynzynimziZynzynimzi, des lettres de la tasse de café planant au-dessus du champ vert avec ses acacias et ses sureaux.
ZynzynimziZynzynimzi. Du printemps jusqu’à l’été. Une abeille pénètre par la fenêtre. Maman mange une fraise. En ton honneur, dit-elle. Mais je ne m’appelle pas Elena, ni Constantin.
ZynzynimziZynzynimziZynzynimzi. Mama mange encore une fraise. En ton honneur, dit-elle. La danse des oiseaux au-dessus du champ. La chorégraphie d’un oiseleur inconnu.
Poème lu par son auteur, en écoute ici !
Boucles d'oreilles, ventre et solitude, Cheyne éditeur, collection D'une voix l'autre, 2014. Traduction : Jan H. MYSJKIN.
Édition bilingue français/roumain ; préface Jan H. Mysjkin.
- Il est temps que tu portes des boucles d'oreilles
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Poème vidéo de Marc Neys (aka Swoon)
Regarde comme nous nous complétons / Uite cum ne mai rotunjim
Lectures de poèmes de Doina Ioanid par les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional Emmanuel-Chabrier de Clermont-Ferrand : Garance Barbier, Aaricia Baron, Thémotime Bosquet, Eddy Delpech, Axel Hotier et Manoé Tricot.