Jacques DEMARCQ
Né en 1946, Jacques Demarcq vit à Paris ou voyage. Il a été postier, journaliste, prof de lettres, acteur, membre de la revue TXT, éditeur et critique d’art, animateur radio, prof de design. Il est toujours : traducteur, écrivain.
Aux éditions Nous, il a publié Les Zozios, Avant-taire, Phnom Poèmes, La vie volatile et traduit E. E. Cummings, Gertrude Stein, Andrea Zanzotto. Chez Corti a paru Nervaliennes ; à l’Atelier de l’agneau, Rimbaldiennes ; chez Seghers, des traductions de Cummings, Tennessee Williams, Carson McCullers.
Pierre Le Pillouër écrivait : « Outre ses traductions et sa sidérante érudition, l’auteur de La danse du dos s’est fait connaître par la singularité de ses poèmes sur les oiseaux : avec une voix d’un beau timbre grave qui s’étire jusqu’à l’aigu, avec l’énergie faussement naïve d’un mimétisme des chants de la gent ailée, tour à tour aimée et détestée, avec une envie d’arracher au français des envols de plume aussi cocasses que pathétiques, avec des clins d’œil goguenards ou idolâtres à l’adresse des gloires du livre, avec l’âme ébouriffée d’un François d’Assise qui aurait perdu la foi, Jacques Demarcq a lâché ses Zozios comme autant de publications sonores que ses auditeurs ne sont pas prêts d’oublier. »
Il est l'auteur de nombreuses traductions :
William Carlos Williams, L’Éléphant de mer, Rome : Carte Blanche, 1981 (épuisé).
E. E. Cummings, 95 Poèmes (préface), Paris : Flammarion, 1983 (épuisé) ; rééd. Le Seuil, “Point/Poésie”, 2006.
David Antin, Poèmes parlés (avec J. Darras, D. Dormoy, J. Roubaud), Royaumont, 1984.
Valentino Zeichen, Poésies d’abordage (avec Adriana Pilia), Royaumont, 1989.
Milo De Angelis, Ce que je raconte aux chaises (avec A. Pilia, préf.), Royaumont, 1989.
Andrea Zanzotto, Les Pâques (avec A. Pilia, préface de Ch. Prigent), Caen : Nous, 1999 ; rééd. augmentée de Les Regards les Faits et Senhal (+ postface), Nous, 2004.
E. E. Cummings, La Guerre, Impressions, Gérardmer : Æncrages, 2001 (épuisé).
E. E. Cummings, je:six inconférences (postface), Sauve : Clémence Hiver, 2001.
E. E. Cummings, Contes de fées, 16 Poèmes enfantins (postface, gouaches de Macha Poynder), Clémence Hiver, 2002 – prix du Petit Gaillon 2003.
Gertrude Stein, Tendres Boutons (postface d’Isabelle Alfandary), Caen : Nous, 2005 ; rééd. augmentée, Nous, 2018.
E. E. Cummings, Portraits I (postface), Baume-les-Dames : Æncrages, 2007 (épuisé).
E. E. Cummings, font 5 (postface), Nous, 2011.
E. E. Cummings, No Thanks (postface), Nous, 2011.
Gertrude Stein, Portraits singuliers, Paris : Rmn, 2011.
Jonah Winter, Gertrude est Gertrude est Gertrude, Rmn, 2011.
E. E. Cummings, Érotiques (postface), Paris : Seghers, 2012.
E. E. Cummings, 1 x 1 (Une fois un) (postface), Toulon : La Nerthe, 2013.
Jonathan Williams, Portraits d’Amérique (préface de Rachel Stella), Nous, 2013.
E. E. Cummings, Paris (postface), Seghers, 2014.
Tennessee Williams, Dans l’hiver des villes, Seghers, 2015 – prix Nelly Sachs 2015.
Carson McCullers, Doux comme un cornichon et propre comme un cochon, Seghers, 2018.
Andrea Zanzotto, Venise peut-être (avec Martin Rueff), Nous, 2021
Les chats sont chatouillés par tout ce qui vole.
Sauter n’est pas assez, alors ils somnolent.
Sauf qu’au réveil, éti-ii-ii-rant – une paupière, Paquita, ho ! a
aperçu des flocons au coin des carreaux. Telle une grosse excitée
aussitôt, sur un canapé se perche pour à grands yeux dévorer ce
Pa pil lant pu pil lé pa pil lon ne ment.
Le poète suppose, mélange, exagère, invente sans y croire, se mé-
fiant plus que tout des mots, jusqu’à ce qu’une vérité le rattrape.
Adriana va me quitter.
une dame charnue l’air plus fâché qu’est détaché
le gars derrière
qui pédale mol Dans sa carriole canettes à bière
cartons plastoc récolte et gère la chiffonnière
fort transpirant