Abdellatif LAÂBI
Abdellatif Laâbi est né en 1942, à Fès. Son opposition intellectuelle au régime lui vaut d’être emprisonné pendant huit ans. Libéré en 1980, il s’exile en France en 1985. Depuis, il vit (le Maroc au cœur) en banlieue parisienne. Son vécu est la source première d’une œuvre plurielle (poésie, roman, théâtre, essai) sise au confluent des cultures, ancrée dans un humanisme de combat, pétrie d’humour et de tendresse. Il a obtenu le prix Goncourt de la poésie en 2009 et le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française en 2011.
Parmi ses œuvres, publiées en majeure partie aux Editions de la Différence : L’Œil et la nuit (2003), Le Chemin des ordalies (2003), Chroniques de la citadelle d’exil (2005), Les Rides du lion (2007), Le Livre imprévu (2010), pour les romans ; pour la poésie : Le soleil se meurt (1992), L’Etreinte du monde (1993), Le Spleen de Casablanca (1996), Les Fruits du corps (2003), Tribulations d’un rêveur attitré (2008), Œuvre poétique I et II (2006 ; 2010). Par ailleurs, les éditions Gallimard ont publié son roman Le Fond de la jarre (2002 ; collection Folio 2010).
Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues, dont l'arabe, l'espagnol, l'anglais, l'allemand et le turc. Il a par ailleurs traduit en français les œuvres de plusieurs poètes et écrivains de langue arabe (Mahmoud Darwich, Abdelwahab al-Bayati, Samih al-Qassim, Mohamed al-Maghout, Ghassan Kanafani...)
C'est un pari sur les îlots du Bien
perdus dans les océans du Mal
sur de nouvelles ressources de bonté
autres que celles des gisements fossiles
aujourd'hui presque épuisés
sur la plus petite lueur d'espoir
quand le maître désespoir
est en voie de coloniser l'esprit et la pensée
C'est un pari ardent, à contre-courant,
sur le rêve
Je dis bien le rêve, l'archaïque
Celui qui est né avec notre espèce
et ne pourra s'éteindre qu'avec elle