Camille LOIVIER
Camille Loivier vit à Paris.
Poétesse, traductrice du mandarin, elle a été enseignante-chercheuse en littérature taïwanaise. En tant que poétesse, nourrie d’auteurs asiatiques, anciens et modernes, elle louvoie entre prose et poésie pour tenter d’approcher puis de retenir ce qui ne cesse de fuir. Elle a dirigé la revue Neige d’Août de 1999 à 2016. Elle contribue régulièrement à la revue Remue.net.
Sa recherche s’inscrit entre les langues, et elle se considère à présent comme ornithologue en herbe. Elle propose régulièrement des ateliers d’écriture dans les jardins dans une vision écoféministe ou artistique.
Livres d’artistes
peau-berceau, avec Stéphanie Ferrat, Les mains, 2022
Fétus privés d’attention avec la plasticienne Céline _A en 2022.
Hôpitaux, avec des gravures d’Ena Linderbaur, Approches, 2013
Connaissanc(e)s, avec des gravures de Jeanne Lesage, Isabelle Sauvage, 2014
Fragment du livre, avec des photographies de Sylvie Tubiana, 2021
Anthologie
Anthologie annuelle Le Castor Astral, 2023
Des voix pour la Terre, éditions Bruno Doucey, 2021.
Voix intermédiaires, anthologie de poésie contemporaine, Remue.net, 2016
Couleurs femmes, Le Castor Astral, Le Nouvel Athanor, 2010
Littérature & poétiques, 2006-2011, La Maison des Littératures, 2011
Enfances, regards de poètes, Editions Bruno Doucey, 2012
Écrits avec la photographie
Tourner autour du puits, Vinaigrette, 2022
« La photographie est une sensation tactile », texte accompagnant Tracés d’Ariadne Breton-Ourq, Atelier de Visu, Marseille, 2008
« Se dévide fil après fil » in Yannick Lecoq, Avec mes yeux/Mit meinen Augen, Editions En Forêt/Verlag Im Wald, 2007
Immobile et sans façon, Sur une photographie d'Ariadne Breton-Ourcq, Filigranes, 1998
Écrits avec le théâtre jeune public de la compagnie Praxinoscope
Les quatre frères de la lune 1997
Adaptation poétique des Métamorphoses d'Ovide, 1998
Le rêve du papillon, texte poétique, 2002
Prunes vertes et cheval de bambou, 2014
Écrits avec la musique
Avant Swifts, poème mis en musique pour voix et violon de Christine Masetti
Ombre de Sarashina (Solitudes de la terre et Ivresse de l’aube), deux poèmes sur une musique pour voix et piano de Fabien Waksman
Publications en revue
Europe, Dans la lune, Le Nouveau Recueil, N4728, le Préau des collines, Revue des Belles Lettres, Nouveau Délit, Contre-Allées, Sarrazine, Remue.net, Rehauts, Territoire Saurien, Voix d’Encre, Ce qui secret, Vinaigrette …
Traductions du mandarin et du japonais
- Ling Yu, Terres sauvages, en coll. avec Emmanuelle Péchenart, Circé, 2021 (à paraître).
- Wang Wen-hsing, Un homme dos à la mer, éditions Vagabonde, 2021.
- Hung Hung Le passe-muraille, Circé 2018
- Anthologie de poésie chinoise, époque Qing, Gallimard, La Pléiade, 2015
- Liao Mei-hsuan, Dialogue des oreilles, (en coll. avec Gwennaël Gaffric) Paris, Neige d’août, 2015.
- Walis Norgan, La montagne rêve, (en coll. avec Gwennaël Gaffric) Paris, Neige d’août, 2015.
- Dossier « Poésie taiwanaise de facto », Revue Europe, 1022-1023, juin-juillet 2014
- En ces jours instables, Leung Ping-kwan, Hong-Kong, 2012.
- La structure de l’iki de Kuki Shûzô, P.U.F, 2004.
- Les nuages noirs s’amoncellent, Chen Ming, Zulma 2004, réed. Presse Pocket.
- La fête de la déesse Matsu, Wang Wenxing, Zulma 2004.
- Dossier poésie chinoise, Nouveau Recueil, septembre 2004.
- Wang Wenxing, Processus Familial, Actes Sud, 1999.
Et Traduction du mandarin de Bandes dessinées et poésie
Chihoi, À l'horizon, Atrabile 2008
Chihoi et Hung Hung, Le train, Atrabile 2010,
Chihoi et Kongkee, Détournements, Atrabile, 2012
qu’est-ce que ce serait aimer
si ce n’était pas seulement
la plénitude dans la présence
le monde qui apparaît s’ouvre se colore
disparaît fane devient gris
dans une ville sans nom
on cherche la maison d’un poète
certains disent l’est d’autres l’ouest
où regarder dans quelle direction
et le centre
qu’est ce que c’est
je me souviens de tout dans les moindres
détails à ma taille
dites-moi simplement qu'une seule chose malheureuse
leur est arrivée à cette petite famille
qui m'ait échappé
jusqu'au chiot qui est arrivé ici
et que pendant la journée on
enfermait (elle seule) dans la petit cour
que peut-il se passer dans un si petit endroit
fermé entouré de murs ne donnant sur le ciel
qu'en renversant la tête
Ma vie a commencé dans une cour
au-dessus d'une autre cour
une cour petite étroite
il n'y avait rien
ni plante ni soleil ni dimanche
il fallait lever haut la tête
(est-ce pour cela qu'elle a un grand cou)
pour voir le ciel pour me voir
on entrait dans cette cour en se recroquevillant
- redevenir petite -
enjamber une étroite fenêtre au-dessus
d'un escalier afin de ne pas se cogner ou tomber
et pour revenir faire un vol plané au-dessus des marches
- être acrobate -