
Frédéric FORTE

Frédéric Forte est né à Toulouse en 1973 et vit aujoud’hui à Paris. Il est poète et membre de l’Oulipo (l’Ouvroir de Littérature Potentielle), groupe littéraire créé en 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais.
Marqué très tôt par l’œuvre de Raymond Queneau, il s’est tourné vers la poésie en 1999 après après avoir fait de la musique dans différents groupes de rock.
Ses initiales sont celles de « formes fixes » dont il aime explorer les potentialités…
La poésie est à ses yeux le moyen privilégié pour interroger – repousser ? – les limites du langage. Son travail est principalement tourné vers l’expérimentation formelle. Il aime explorer les potentialités des formes fixes. Il est notamment l’inventeur de l’opéra-minute, la petite morale élémentaire portative, les bristols ou les 99 notes préparatoires… Il ne s’interdit aucune voie, pas même la prose ou le vers libre !
Il a traduit, de l’anglais (USA) :
Michelle Noteboom, Hors-cage, l’Attente, 2010
Guy Bennett, Poèmes évidents, l’Attente, 2015 (avec l’auteur)
Guy Bennett, Ce livre, l’Attente, 2017(avec l’auteur)
Guy Bennett, Œuvres presque accomplies, l’Attente, 2018 (avec l’auteur)
et de l’allemand (avec Bénédicte Vilgrain) :
Oskar Pastior, 21 Poèmes-anagrammes, Théâtre Typographique, 2008.
Site de l'Oulipo : http://oulipo.net/
FAIRE UN NOEUD SIMPLE et quoi dedans
l'espace en stock entortillé
faire un nœud simple et quoi
dedans la page, du noir chevillé noir
emmagasiné pendant dehors autour
tout torpiller tout le monde tiendrait
dans une boîte vide
outillée
le premier mot est gong . mais malgré mes essais . mes efforts je ne sais . quel est le secong / est-ce le mot tong . le mot insensé . le mot qu'on lit dans les pensées . de l'autre lorsqu'on goûte sa tongue /
avec toi je m'en vais par intermittence · c'est étonnant · comme dans une petite danse · toute pleine de blancs / toute pleine de gris · puisque l'au-jour-le-jour · ne peut être décrit · si impeccablement en chacun de ses tours / toi tu pars très loin · retenu par un élastique · et tu me reviens toujours au coin · de l'oeil comme ça doit être pratique / d'être toi · d'être un poème qui sait quoi
du déjà vu
[pas de chat dans la pièce]
une porte qui donne sur une
porte
La phrase est immobile.
‛la force de l’air’