
Hélène SANGUINETTI

Depuis De la main gauche, exploratrice (Poésie/Flammarion, 1999), son premier livre publié, Hélène Sanguinetti "poursuit sa trajectoire poétique, inflexible et ardente" (A. Paoli, TdF). Très attirée par toutes les formes de rencontres entre les différents langages artistiques, elle travaille à ce qu’elle appelle "du poème", une langue en mouvement, visuelle et sonore, chargée de tout un peuple et de ses voix qu'elle aime depuis toujours incarner en public.
Elle publie dans des revues françaises et étrangères, américaines notamment, et sur le Net. Elle participe à plusieurs anthologies, des émissions radiophoniques, mises en voix, rencontres et entretiens.
Née à Marseille en 1951, Hélène Sanguinetti vit en Arles.
même la nuit c'est jour, c'est lucioles partout
qui godillent et torpillent et cymbalent
sans un son, les sourds font musiquer les arbres
fondent et l'âge de l'amour sort ses habits un à un
Que voulez-vous faire de vous après ? Enterré, pourrissant, farci de
vers, blanchi enfin ? ou brûlé, éparpillé, dans la belle nature d’où
vous venez ? ou brûlé conservé, délicatement posé enfermé ? Ou
exposé, dévoré en haut de la tour, morceaux de vous que charognards
s’arrachent ? Dures questions.
Lune il y avait,
Coyote aussi,
il y avait tout le peuple
aux dents longues
Nuages aussi
les doux
– ce sera voile
de la barque –
Sur la falaise
j’avais des pieds
légers, j’avais dansé
deux ailes
bruissaient dans mon dos
Une flèche
les a coupées
Vieil-Amour vieillissait au bord
du lac, bord du lac aussi vieillissait
« quel amour pour moi seul se cache ? »
Comment y croire – Or n’y pas croire
vaut mourir, Le feuillage peut-être,
des aulnes peut-être, le fourré
où un ruban abandonné
respire
Ne pas mourir
ne, Veut, pas, mourir
mourir mais vif
ainsi courir se dérater
du couru Et transpire tombe
au pied d’un arbre marronnier
en fleurs de sa vie,