Jean-Pascal DUBOST
Jean-Pascal Dubost est en 1963 à Caen. Il habite dans la forêt de Paimpont, dite forêt de Brocéliande, et vit de ses activités périlittéraires (lectures publiques, ateliers d’écriture, rencontres scolaires, résidences...). Co-fondateur en 2012 de l’association Dixit Poétic, il organise des actions poétiques et un festival en Brocéliande des poésies contemporaines (« Et Dire et Ouïssance »). Il a été membre de la Maison de la Poésie de Nantes pendant 10 ans, et président de 2007 à 2011. En tant que lecteur et critique littéraire il collabore à la revue internet Poezibao ; il a publié des articles dans différentes revues, notamment dans le Cahier Critique de Poésie (CIP/Marseille), organise des salons de discussions autour de la poésie et des ateliers d’écriture, anime des formations sur la poésie contemporaine, donne des lectures publiques de ses textes et de textes de ses contemporains, et a fait partie de la commission poésie du Centre National du Livre (2016-2019). Il a publié plusieurs livres de poésie (dont dernièrement Nouveau Fatrassier, Tarabuste, 2012 et Fantasqueries, Isabelle Sauvage, 2016, Assemblages et ripopées, Tarabuste, 2021) et de prose (Sur le métier, Isabelle Sauvage, 2014 ; Kerouac de Huelgoat, Le Réalgar, 2017), ainsi que de plusieurs livres d’artistes (La Pute Guerrière, linogravures de Jacky Essirard, Le Livre Pauvre, 2015 ; Corbacs & Groles, dessins de James Rielly, Tarabuste, 2017). Au total : « Un foutredieu de bougre de fuckin faiseur de poèmes ! » (Roger Lahu)
CORVUS FRUGILEGUS
Sous les hauts arbres d'hiver on a pu craindre
qu'ils s'abattissent et vous vidassent la subs-
tance cadavérique humaine comme dans un
grand poème mélancolique sur deux pattes
à cause des légendes rurales...
Probables rêves totémiques que ces bruits
nocturnes de peurs attirantes qu'ils provo-
quent en déposant sur l'ululement de l'ef-
fraie un grommellement qui fait claquer un
bruit de ferraille et l'impression d'entendre
non pas de pas, mais le redressement viril
desdites -
TRAFIQUANT
Et donc à tout vat je chope et j'empoche et
je pioche et pique et chipe et colle, et ceci
sera un poème foutoirement bordélique, car
j'engoule en sale voleur de feues toutes
choses et des paroles paroles paroles...
Charles d' Orléans Parfois souvent peut-
être plus que de raison, on peut se sentir loin
de sa propre langue que les autres vous parl-
lent, et de tristesse bien renté, on laisse grandir
en soi cet être-de-langue monstrueux qui nous
éloigne 1º de vous 2º de tout 3º de tous Etc.º
de quoi ? -
Henry David Thoreau …
… on
rerêve, et on remet ça, et c'est reparti revivre
en incivil ouf et hors- monde, s'étant assuré à
mort que tourner autour d'un pot sans fond
réservait des moments exquis -
Valérie Rouzeau À la minute et justement
à l'instant pardurable, sacré bordel de joye, on
doit emprunter l'issue de recours à ces jeux de
fous qui mettent le feu aux joues dans de graves
ritournelles …