
Jean-Pierre SIMEON

Poète, romancier, dramaturge, critique, Jean-Pierre Siméon est né en 1950 à Paris.
Professeur agrégé de Lettres Modernes, il a longtemps enseigné à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Clermont-Ferrand, la ville où il réside.
Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie, de romans, de livres pour la jeunesse, et de dix pièces de théâtre.
Il a fondé avec Christian Schiaretti le festival Les Langagières à la Comédie de Reims, et est désormais poète associé au TNP de Villeurbanne. Il a enseigné parallèlement à l'ENSATT de Lyon.
Il a créé en 1986 La Semaine de la poésie à Clermont-Ferrand.
Il a été membre de la commission poésie du CNL et a collaboré comme critique littéraire et dramatique au journal l’Humanité.
Il a été conseiller à la Mission pour l'Art et la Culture du Ministère de l'éducation nationale.
Il participe aux comités de rédaction de plusieurs revues et dirige avec Jean-Marie Barnaud la collection «Grands Fonds» à Cheyne Editeur.
Il est directeur artistique du Printemps des poètes depuis avril 2001.
Ses derniers textes, Philoctète et le Testament de Vanda ont été joués au mois d'octobre 2009, respectivement à l'Odéon-Théâtre de l'Europe avec Laurent Terzieff dans une mise en scène de Christian Schiaretti ; et au Théâtre du Vieux-Colombier, avec Sylvia Bergé dans une mise en scène de Julie Brochen.
Il publie chez Cheyne éditeur depuis plus de vingt ans tous ses recueils de poésie.
Son oeuvre poétique lui a valu :
le prix Théophile Briant en 1978,
le prix Maurice Scève en 1981,
le Prix Antonin Artaud en 1984,
le prix Guillaume Apollinaire en 1994,
le grand prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son oeuvre en 1998.
Il a reçu en 2006, le prix Max Jacob pour son recueil Lettre à la femme aimée au sujet de la mort.
Mon langage est la mort même
la parole mâche le vide
et la bouche mâchant les mots
passée la frêle saveur du sens
s’écoeure bientôt du rien qu’ils délivrent
un poème est colère ou mélancolie
et l’on n’écrit que pour nouer une détresse à l’autre
Jeunesse, je suis dans ta poigne encore
sous le vent des orages.
Regarde : je fouille les parfums de l’oranger,
je jette ma pierre à l’invisible.
Jeunesse, attarde-toi dans l’étoile
comme une île à l’encre dans l’abîme.
Ainsi se décide l'impossible
comme une caresse
Entre le monde et l'amour
le lien est d'eau qui tremble
Tes mains sont un fruit
autant que la rondeur de l'été
Et la révolution et les désastres
sont l'oeuvre d'un regard
ou d'un baiser demeuré vide
Tout désir est une enfance revécue
au bord d'un ruisseau
Toute vaillance dans le pas
est nouée au sommeil le plus chaud
Ainsi l'avenir
cet ordinaire du pauvre
est la trace indécise
d'une main sur ta peau