
Luis MIZON

Luis Mizon est né en 1942 à Valparaíso, au Chili. Il est le fils d'un marin qui passa son enfance à Chillan.
Etudes d'histoire et de droit à l'université de Valparaison. Mémoire de maîtrise : "Histoire et Poésie" chez Saint John Perse. Puis enseigne l'histoire du droit à la faculté de Valparaiso.
En 1974, à la suite du coup d'état militaire, il arrive en France, travaille entre autre comme journaliste à France-Culture, où il fera plusieurs émissions sur le Chili et la poésie latino-américaine et espagnole.
Il suit les séminaires de Picon, Romano, Laplanche, Pomien, Villey à l'Ecole des Hautes Etudes et à la Sorbonne.
Il est présenté à Roger Caillois qui, frappé par sa poésie, traduit Terre prochaine en 1977 et L'Arbre en 1978. Traduit par Roger Callois, et à sa mort par Claude Couffon, avec lequel il poursuit une longue et fidèle collaboration.
Essentiellement poète, il écrit également des romans et est aussi peintre.
1
Les trains ont enfoui leurs roues dans les sables.
Les caravanes de camions ne sont jamais parties.
Les arbres ressemblaient à des enfants
enlevés par les sorciers.
Dans les maisons de boue
une écriture de tisons
à brûlé la neige sale de la lune.
2
Amant sans hâte
livre ta voix
et sa violence retenue.
Caresse qui ne défigure pas.
La mémoire se met nue dans son regard
comme si elle était une femme
qui se baigne en rêves.
Son cheval l'attend dans l'herbe.
Près de la mer son armure
se couvre d'aiguilles de sel rouge.
3
Et l'homme qui offre ses paroles
se lève de sa fête
se perd dans son silence.
Puits d'eau pure.
Ecoutons la mer.
dans le cercle des pas
où dort un autre corps
qui respire à peine.
4
La mer illumine le miroir
où j'apparais vêtu
d'armes qui ne sont pas les miennes.