Marie ROUSSET
Marie Rousset est née à Clermont-Ferrand.
Son travail explore l'immensité du quotidien.
Elle anime des ateliers de découverte de la poésie contemporaine à destination de jeunes autistes, de centre de détention, de collèges, lycées et médiathèques...
BIOGRAPHIE
1954 : naissance à Clermont-Ferrand
Depuis l'enfance l'écriture...
Depuis 1971 : développement humain de deux enfants.
1986 - 1988 : E.P.I.R.E.S. : formation d'éducatrice spécialisée
1989 - 1990 : vit et travaille en Angleterre
1991 - 1992 : E.D.A.V. (Ecole départementale d'architecture de Volvic) – 63 Volvic spécialisation : modelage, moulage, estampage
1992 - 1994 : membre de la troupe théâtrale "Dynathéa" à Gerzat
1993 - 1994 : animation atelier d'Art Plastique, école Jules Ferry, Clermont-Fd
1996 : écriture à plein temps
Membre d'un groupe de réflexion sur la littérature et la poésie
Création de l'association "l'Offre Spéciale", avec Emmanuelle Pireyre (écrivain) et Olivier Bosson cinéaste)
Comédienne dans les films d'Olivier Bosson en collaboration avec l'école de production Le Fresnoy à Lille / Le film : « Le 17 à 17 h », édité par les Ed. é®e a reçu un prix au Festival Vidéoformes de Clermont-Fd.
Depuis 2000: Réalisations d'expositions
Participation à divers salons du livre, lectures publiques...
Participation à La Semaine de la poésie de Clermont-Fd
Printemps des Poètes à Lyon
BIBLIOGRPHIE
Mai 2011 : Obtention de la bourse de création du CNL
Publications :
Depuis 2002 : 5 Publications aux Editions de L'attente- Franck Pruja – Bordeaux. :
,peut-être; Petit balai; L'ordinaire d'un imagidé; Petit f n'est pas frand F et Conversation avec les plis.
Mai 2013 : Conversation avec les plis. Ed. De l'Attente. Bordeaux. Franck Pruja
Janvier 2012 : Vibration des silences . Ed. Le Frau. Odile Fix
Octobre 2010 : Bobcat. Ed. Color Gang. Givors. Yves Olry (journal de ma résidence à Grigny - 69)
Avril 2010 : Un extrait de Conversation avec les plis. Revue Ligne 13. Sebastien Smirou et Francis Cohen.
2009 : petit f n'est pas grand F, Ed. De l'Attente. Bordeaux. Franck Pruja
2009 : W ou the Writertransformer dans un ouvrage commun sur la journée des dix mots - Lyon. Ed.La passe du vent. Espace Pandora - Vénissieux. Thierry Renard.
2009 : Obtention d'une bourse de résidence CNL, qui s'est déroulée en Janv. Fév. Mars 09 à Grigny 69 - en collaboration avec Thierry Renard de l'Espace Pandora – Vénissieux.
2007 : Emmanuelle Castelan, Exposition : Des jours étranges ds le cadre de la résidence de Dompierre-sur-Besbre/ Catalogue par Marie Rousset : Editions Un,Deux,Quatre.
2006 : Publication d'un extrait de petit balai dans l'anthologie de Poésie française contemporaine, bilingue français-chinois. Ed. Laureate Book-Taïwan. Sous la direction de Jean Lewinski.
2005 : Il y a les bovidés et les imagidés Ed. Sur Le Vif. (édition internet). Jean-Marc Baillieu
1997 : Vingt poussières : Ed. L'escalier de poche – Clermont-Ferrand (épuisé)
Mars 2002 : Obtention de la Bourse de Découverte du C.N.L.
Editions en Revues :
2000/02 : Action poétique, Hi.e.ms, Petite, Grèges, Arpa, Comme ça et autrement, A l'Index...
2010 : Ligne 13
BREF AUTOPORTRAIT
« As-tu pensé ? Que certaines gens croient ce qui est admis ? Vivent de la grammaire habituelle. Sont satisfaits des mots. »
(Extrait de « N'avez-vous pas froid » de Hélène Bessette). Ce n'est pas le cas de Marie Rousset.
Largement incompétente avec le lexique usuel, lorsque qu'elle était enfant le langage des adultes la déconcertait. L'écriture, tout naturellement viendra accompagner ses premières défaites d'enfance. Les mots seront ses balles de ping-pong. Après diverses formations, dont celle d'éducatrice spécialisée puis celle de l'E.D.A.V. (Ecole départementale d'architecture de Volvic), et quelques voyages-résidences à l'étranger : Angleterre, Portugal, Italie, Espagne ; toute sa vie retourne alors vers la littérature, la lecture, l'écriture et le cinéma.
elle avait pris l’habitude d’être dans le silence. cela lui était arrivé juste après que le monde l’ait accablée de trop de mots. qui ne disaient rien. elle avait mal aux mots et les mots avaient pris froid sous l’air glacial des discours politiques. le silence lui paraissait être un bon remède. sans raison tangible toutefois. nous pensons communiquer mais à vrai dire peu de personnes disent vraiment quelque chose. et peu de gens écoutent véritablement. ceci ressemble à des nèfles qui lézardent dans une gelée opalescente. des vieux clous dans la poussière, des barbouillages faits par distraction en parlant au téléphone. elle entend parfaitement ce peu de chose. un lifting de l’âme lui serait nécessaire pour rajeunir ses nuits passées à transcrire le monde. une sphère peuplée d’inouï effleure et flotte devant son iris. elle la dessine sur des feuilles A4 blanches en traits noirs et secs.
Le mot ne possède que des lettres pour
se montrer. Petit f voudrait obtenir des
photos de mots ou des photos du
présent quand il phrase la vie.
Ici petit f explore les trous de la connaissance à l’endroit même où l’errance de la lettre
ne fait pas loi. Dans le silence des trous, elle regarde ce qu’elle ne sera jamais, à savoir, une suite de règles opératoires explicites. C’est une cueillette qu’elle fait et offre refuge à la part visible de l’intention. Tout finit par fondre ou se casser. Il faut alors réparer. L’opération de ses lacunes est réalisée avec des fils noués sur des aiguilles à plusieurs trous. Ceux visités dans ce texte, ne seront pas moins que ce que la chirurgie esthétique est à la démocratie. Et pas plus.
Une manière d’introduire
l’habile dépossession faite de matière vocalisable
Je dois d’abord vous avertir que cet écrit va tenter de
disparaître sous nos yeux sans que nous ayons à en souffrir.
N’ayons pas peur des conséquences de cet avertissement,
l’effacement se fera d’une manière lente et indolore.
Ce sera un écrit calque, une prose transparente, un récit qui
n’en est pas un.
Aucun récit ne peut être, il peut simplement bien s’adapter,
souple et preste à représenter. Celui-ci représentera
l’habileté d’exister.
Cette sculpture de mots, taillés dans la sauvagerie de la
matière vocalisable doit disparaître sous mes yeux et sous les
vôtres ensuite.
C’est cette matière et elle seule qui est la maîtresse de toutes
mes conjugaisons.
Cet écrit devra réussir à montrer l’habile dépossession par sa
propre disparition.
Je n’écris pas une histoire mais plutôt l’histoire de la
gestation d’une histoire, ses distractions abusives et sa liste
de flottements.
Prête à déguster mes envies je cours chez machin
pour acheter la marque où je me regarderai Son
image sera la mienne même si son industrie de
l’apparition ressemble à un violoniste très doué qui
serait rentré à l’usine pour y jouer tous les jours le
même air avec les fesses à l’air
La science des momies est l’esclave du
1000000000 fois montré
Dans le supermarché on se regarde soi-même et
pendant que tout change de place rien ne change
Il faudrait seulement se regarder comme ça :
né à
Nouveau
tous les jours
dans un pavillon ou dans un hall de gare