Matthieu GOSZTOLA
Docteur en littérature française, Matthieu Gosztola a obtenu en 2007 le Prix des découvreurs. Une trentaine d’ouvrages parus, parmi lesquels Débris de tuer, Rwanda, 1994 (Atelier de l’agneau), Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin (Éditions de l’Atlantique), Matière à respirer (Création et Recherche). Ces ouvrages appartiennent aux genres suivants (autant qu’ils cherchent à les subvertir) : poème, aphorisme, prose, essai, théâtre. Pianiste de formation, photographe de l’infime, universitaire, il participe à des colloques internationaux et donne des lectures de poèmes en France et à l’étranger.
Site internet : http://www.matthieugosztola.com.
Mes larmes en dedans aimeraient être suffisantes
Pour que je tombe en moi-même et que je nage aussi
Pour quelque part où je pourrais te rejoindre
Te comprendre
Les visages sont suffisamment
Grands pour accueilir ce qui n'a pas de chemin
Nos caresses je les ai enroulées
Puis glissées sous l'édredon
j'ai pensé que c'était fini
Je cueille des fleurs pour les faire voir à ton silence
Qui s'en souviendra jusqu'à l'au- delà des silences
Quand tu reviendras
Nos corps sont une pluie battante sur les années. Le ton du retrait
face à l'instant qui nous trouve en courant. L'obscurité acquiesce pour
que nous puissions nous retrouver.
Aimer achève un long silence qui est aussi un engourdissement de la
petite musique qui coud ensemble nos yeux.
Nous ne faisons pas vivre les instants : concordance des instants dans
la musique. Nous ne faisons que déplacer notre poids de cendre à
travers les marais de vivre.
Et tes ailes tu me les prêtes en un
Instant et je m'envole
Dans un sourire que tu me fais sur
Le visage
Comme si c'était un sourire de
Toujours
Comme si
Elle pouvait faire que toute
La vie de toi
Soit prise en main avec
Douceur
Mais fermeté
Pour l'arrache-rêves
Ton absence découpe le ciel en
Suivant les pointillés
---
A chaque fois que je
Fais rouler une caresse sur ton
Corps
J'ai huit ans
---
Nos vies argile
La douceur est une eau
Ces mots qu'on cherche
A ouvrir
Pour en compter les graines
---
Nous nous échappons du
Poème
Jusqu'à ce que nos caresses
Nous couchent sur une autre
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