
Sofia QUEIROS

Sofia Queiros est née au Portugal le 21 juillet 1968. Elle vit en Poitou-Charentes depuis l’âge de trois ans. Elle a fait des études supérieures de langues étrangères (anglais/portugais) à l'Université Michel-de-Montaigne (Bordeaux-III), et enseigne aujourd’hui à La Rochelle. Elle anime régulièrement des ateliers d’écriture. Elle a publié dans diverses revues, et notamment dans la revue Travioles aux côtés du peintre Jean-Pierre Pincemin. Elle est présente dans l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs (anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines), publiée par Voix d’encre à l’automne 2012. Sofia Queiros a obtenu le Prix du Poème en prose Louis-Guillaume 2013 pour son recueil et puis plus rien de rêves.
Elle a signé plusieurs recueils depuis 2001 aux éditions Rumeur des âges et Être et connaître et, en 2007, un livre plus remarqué, Carabines (Idée bleue / Écrits des Forges). Elle a publié également dans diverses revues : Décharge, N4728, et surtout Travioles, revue annuelle (art, littérature et philosophie) pour laquelle elle a collaboré, à plusieurs reprises, avec le peintre Jean-Pierre Pincemin.
Diverses collaborations ponctuelles depuis 2001, avec plasticiens, vidéastes, compagnies de théâtre et de cirque, photographes et musiciens dont textes d'accompagnement pour expositions et catalogue d'exposition de Marie Tijou, en 2017 et 2013 ; voiles Québec 400 ans, avec le peintre canadien Chan Ky-Yut, 2008 ; Printemps des Poètes, opération « Poèmes pour la ville », Surgères 2006 et La Rochelle 2007, ; Journées du patrimoine Rochefort 2004, lecture texte original « Le porteur d'eau »sur déambulation fildefériste ; Théâtre de l'Utopie, théâtre-vidéo « Les rêves en meurent pas », mise en scène Julien Collet, 2001, etc.
Traduction :
Auto-retratos, Autoportraits, Paulo José Miranda, Al Manar, 2016
Anthologies :
Pas d'ici pas d'ailleurs, anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines, Voix d'Encre, 2012
Québec 2008, 40 poètes du Québec et de France, texte Toutes , co-édition Ecrits des Forges et Sac à mots, 2008
L'année poétique 2008, anthologie Seghers
Petits enclos bénévoles, poésie, anthologie, éditions Rumeur des Âges, 2001
Revues :
N4728, Poésie, Normale saisonnière (extraits), 2014
TRAVIOLES, Littérature, Art et Philosophie, Clous et chevilles (extraits), 2009
NEIGE D’AOÛT, Poésie, Clous et chevilles (extraits), 2008
EL JABALI, revue argentine de poésie, traduction de Carabines (extraits), 2008
N4728, Poésie, Carabines (extraits), 2006
TRAVIOLES, Littérature, Art et Philosophie, Un temps, 2006
DECHARGE, Poésie, Havage (extraits), 2005
TRAVIOLES, Littérature, Art et Philosophie, Anima, 2005
TRAVIOLES, Littérature, Art et philosophie, Havage, avec des encres de Jean-Pierre Pincemin, 2004
TRAVIOLES, Littérature, Art et Philosophie, Je vis dans une bouteille , avec des encres de Jean-Pierre Pincemin, 2003
TRAVIOLES, Littérature, Art et Philosophie, Zone avec des encres de Jean-Pierre Pincemin, 2002
EXT. JOUR
La vieille dame au bout du chemin aime les figues. Elle
les tient dans ses mains et ses yeux sont blancs.
Je sens sa douceur quand elle se penche pour prendre
congé.
Sa blouse fleurie s’unifie à mesure qu’elle s’éloigne. La
vieille dame est un peu comme ma grand-mère, perdue.
Et tout ce qui l’ancre tient dans ces mains.
Je la vois maintenant comme une tache dans la verdure.
Bientôt elle prend l’escalier de trois marches et disparaît
sous la tonnelle.
Je peux en fermant les yeux l’entendre ouvrir la porte aux
chats, et tomber comme une masse sur le parquet.
Comme ma grand-mère, oui, comme ma grand-mère.
Qui me disait tout bas, o que será será.
INT. NUIT
Parce qu’il fait chaud je ne dors pas. Le courant d’air
laissé volontairement dans la chambre ne suffit pas. Il y a
comme des libellules fluorescentes dans l’obscurité au-
dessus de l’armoire charentaise. Je compte, elles sont au
nombre de quatre. Une cinquième s’installe sur mes
pupilles. Et y demeure jusqu’à poings fermés.
Dans mon sommeil je crie toujours deux trois choses qui
se bousculent et qui débordent. Et puis plus rien de rêves