
Sophie BRAGANTI

Écrivain, poète, critique d’art.
Après un diplôme et un emploi de préparatrice en pharmacie, elle s’oriente vers des Études de Communication et Sciences du langage à Nice et à Paris (DESTEC Censier), puis un DU de Langues et Civilisations italiennes. C’est à Paris où elle vit de 1987 à 1992 qu’elle commence à publier dans la revue Dada dès le numéro 2. Elle rencontre de nombreux artistes entre Paris et Nice pour lesquels elle écrit, articles, livres d’artiste ou catalogues (Mois off de la photographie à Paris, Bouderbala, Lanneau, Boniface, Lévesque, Gainon, Nalbandian, Woda, Giorda, Lalou, Houssin, Menuet, Bak, Caminiti, Forstner, Kreiss…).
En mars 2006,2007, 2008, pendant le Printemps des poètes, elle a créé pour la Ville de Nice (TPI et BMVR) qui lui en confie le commissariat la manifestation « Des poètes et des artistes disent… » en créant pour la scène des duos parfois improbables : Charles Juliet/Sara Pasquier et Flavien Bernezet (danse), Marie-Claire Bancquart/Sabine Massenet (vidéaste), Bernard Noël/Phil Barnes, Serge Pey/Michel Raji (danse), Florence Pazzotu/ Manfred Stilz (musicien), Cecile Mainardi/Sophie Menuet (plasticienne), Joseph Mouton/Eric Duyckaerts…
En 2007, elle part en mer un mois, au Chili, avec une mission scientifique sur le Marion Dufresne, suite à une autorisation de séjour de six mois à L’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-mer. Il en résulte des entretiens, des photographies, une vidéo, un journal, des poèmes, une nouvelle.
En 2012 : commande d’une nouvelle » Une page du château d’O. « , réalisée au Château d’Avignon (Saintes Maries de la mer) avec présentation de sa vidéo Cabine 3025 dans le cadre de l’exposition Se souvenir de la mer (CG 13). Puis, commande d’une nouvelle au Château Soutard à Saint-émilion, pour La collection de Madame L.
Elle a écrit dans les revues Verso arts et lettres, L’art aujourd’hui, Area et continue d’accompagner des artistes dans Verso / Visuelimages, revue numérique. Ses poèmes sont publiés par Tipaza, Gros Textes et Plaine Page. Ses nouvelles et un roman chez L’Amourier, Belem.
Ses poèmes sont également publiés en revues (Contrevox, Triages, Nu(e), Alliage, Art-Matin, Europe, N4728…) et en littérature jeunesse (Flammarion4, Mango, Grandir, DAV). Depuis 2000 elle a quitté la pharmacie pour se consacrer exclusivement à l’écriture et intervenir en milieu scolaire, associations, musées, médiathèques et maisons de retraite où elle lit ses textes et anime des ateliers d’écritures poétiques.
Elle réalise depuis longtemps (à l’époque des labos avec la lampe rouge) des photographies qui accompagnent parfois ses livres, mais elle ne se dit pas photographe. Puis deux vidéos en lien avec son travail d’écriture, mais ne se dit pas vidéaste.
Il lui arrive de faire des performances, les dernières chez Lola Gassin et à la Villa Arson (voir vidéos), avec des bâtons de twirling, se reconnectant ainsi avec un pan de son enfance et de son adolescence artisticosportive sur fond de Kraftwerk décalé.
Il lui arrive d’être commissaire d’événementiels artistiques, consultante (TPI et BMVR Nice, Hôtel Windsor, CIAC Carros).
Elle peut lire ses textes en public et elle aime ça.
Elle s’échappe régulièrement dans les collines et montagnes de l’arrière-pays niçois et en Italie.
Crac est le dernier livre d’une trilogie avec Vrac et Trac. Ils sont des sortes de zoom sur le quotidien haché, hachurés par des flashs, des souvenirs, des pensées, des visions, des choses insignifiantes a priori, mais qui font mouche. Petits tableaux à dire et à chantonner, natures mortes, paysages, portraits au scalpel hauts en couleurs qui donnent de l’importance à ce que le commun considère comme des riens, et désacralisent ce qui se donne pour important, y compris une certaine poésie. Il y en a qu’on voudrait accrocher sur ses murs et en laisser d’autres à la cave. Balancés entre humour, dérision et micro drame (la vidéo Va et viens ! les accompagne) ils ont le goût des bonbons acidulés sur une langue qui se travaille toute seule, nourrie par l’autre et pour l’autre. Et se plaît plus à claquer qu’à lécher des bottes.
Plus d'informations via son site.
Partout il suffit de traverser l'opaque épaisseur des nuages
pour voir le bleu du ciel. Un premier centimètre de bleu
dans la trouée et c'est l'immense.
Wolfgang met ensemble les notes qui s'aiment. J'aime
mettre ensemble les mots qui ne s'aiment pas comme
deux adjectifs qui trempent dans un verbe sur une table de
chevet.
Faut-il que de la langue des bêtes nous enlevions l'accent ?
De même pour le cheveu sur la langue faut-il le couper en quatre ?
Poussée par la bise dans le pas je pense à
tous ceux à qui je ne pense pas ou pas assez
à tous ceux à qui je ne pense plus et à tous
ceux à qui je pense trop et je larmoie
Le seul lieu où Bible Coran Torah cohabitent
toujours en paix c'est sur une étagère de la
bibliothèque dans une verticalité qui ne se
heurte qu'à l'étagère pas plus haut
Continuer seul mettre mot du jour tous les jours
continuer
ma traque
Haut les mains j'ai levé haut les mains face
au vent qui me poussait puis je me suis
rendue au bord du précipice et là j'ai
regardé l'autre rive sans la rejoindre