Thomas VINAU
Thomas Vinau : Né en 1978 à Toulouse. Va d'un sud à l'autre, Cahors, Montpellier, Pertuis.
Habite dans le Luberon avec sa petite famille. S'intéresse aux choses sans importance et aux trucs qui ne poussent pas droit. A passé trois fois son bac et six fois son permis.
Etudes de sciences humaines, à la fac et dans la nuit. A vendu des frites, ramassé des fruits, photocopié des photocopies.
Est un etciste et un brautiganiste. Se prend parfois pour le fils de Bob Marley et de Luke la main froide.
S'assoit sur le canapé. Se reprend. Décapsule. Aime les histoires dans les poèmes et les poèmes dans les histoires. Ecrit des textes courts et des livres petits.
Son blog: etc-iste.blogspot.com
Je fais ce que je peux. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux.
L’homme mesure
L’homme mesure
ça le rassure
c’est une drôle de manie
il a mesuré la terre
l’eau même l’air
et puis le ciel
peut-on mesurer le ciel
et son usure
peut-on mesurer l’usure du ciel
l’enfant pose la question
l’homme se retrouve bien bête
mesuré mais muselé
l’homme mesure
l’enfant lui
démesure
Au jour sans jour
Le matin est en cendre
et demain est en miette
nous jouons dans nos ruines
Tout vient à point qui sait étendre
Pour y voir plus clair je ferme les yeux
pour me relever je me couche
pour arriver plus vite je ralentis
pour échanger je donne
pour parler je me tais
pour apprendre je pratique
pour avancer je m’arrête
pour construire je détruis
pour savoir j’oublie
pour tenir je relâche
à tenir tête
à un dragon
avec une salière
dans chaque main
on amadoue le monde
avec des mots
pendant ce temps
le monde se moque
de nous