François CHENG,
poète, romancier et académicien, nous fera le grand honneur de son

Souffler sur le vent
A l'occasion de la sortie de son nouveau recueil Souffler sur le
Conférence de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes, donnée à la
Pour celles et ceux qui ont manqué l'étonnante lecture des Bristol(s) de
Pages
Poème aléatoire
Qu'yeux par la nuit d'en bas précipités, bêtes
dans la lumière parnes, Et que toute bonté...
Uniquement - ou si peu, pail roussâtre par devant entre les fils
agate bleuissant, appelant - silence qu'une colère ancienne blessa
en des ans de peaux rêches, boue terre séchée ou montent
hargneux petits bonshommes durs a 1'épieu. Mais que vienne
à marquer le naif du monde la lumière tressautant dans 1'aval des lointains, bêtes alors revenues front et sabot, l'os
contre l'hivernale : nuit de toujours
qu'active la joie crue. Et que s'enlève, toute beauté
fondue dans le tréfonds de glaise d'une terre hardie
et tonifiée, la gloire ci-devant. Qu'yeux
la prunelle vive, proches bêtes le sang taurin à nos portes
meuglant, de toujours là sur la terre semblable, inférieures à peine. Et que tâchent
de venir vers nous, défaite pivoine : mufle bas troupeaux
en la chiche lumière. Une voix qui appelle-appelle. Toute alarme !
extrait de Bouchères, obsidiane, 2003